Un Peu d'Histoire...

 

Un village typique...

La Théoule est un hameau dont on trouve trace au XIIème siècle sous le nom de « Teula » (la tuile), puis de « Tegula » et enfin de « Teule » à partir du XVIème siècle, quand il était encore rattaché à la seigneurie d'Arlempdes.

Plus récemment, le village actuel a été bâti dès la fin du XVIIIème avec des matériaux de réemploi provenant d'une maison forte, comme en attestent les nombreuses pierres sculptées présentes sur des façades ou à l'intérieur des maisons. Ce « château » aurait été situé à l'entrée du hameau, sur la butte dite « Chateau renard ». Certains parlent de celui de Villeverte, à quelques kilomètres de là.

En 1854, accédant à la demande de son troisième chapelain François Liabeuf né à La Théoule, l'Empereur Napoléon III fit don aux habitants de ce village d'une belle cloche fondue par Auguste HILDEBRANT, fondeur impérial à Paris, à qui l'on doit entre autres les cloches de la cathédrale Bon Pasteur de Singapour et de celle de l'Assomption à Louisville dans le Kentucky. Cette cloche fut tout naturellement baptisée Eugénie, du prénom de l'Impératrice qui s'était déplacée à La Théoule pour assister au baptême de sa filleule. Elle orne depuis le clocheton de l'Assemblée.

François LIABEUF revenait fréquemment dans son village natal et célébrait à cette occasion la messe dans l'Assemblée. Après la chute de l'Empire, il se retira à La Théoule où il mourut le 19 février 1876 dans sa maison cadastrée 1144 aujourd'hui détruite. Selon certaines sources, il serait inhumé à Prétreville, en Normandie, mais on ne trouve pas trace de sa tombe dans le cimetière de cette commune. Selon d'autres recherches, il serait plus probable qu'il soit enterré dans l'ancien cimetière de Lafarre, malheureusement inaccessible car envahi de broussailles et de ronciers. Une branche de la famille, issue de Hyacinthe LIABEUF, s'est installée et est restée dans la région normande.

... avec une magnifique Assemblée...

Cette Assemblée fut achetée par les habitants du village à un certain Jean SAUZON par acte reçu le 22 janvier 1874 par Me Million, notaire à Pradelles pour « la faire servir de lieu d'instruction pour les enfants de La Théoule ». Ce ne fut en fait qu'une régularisation, car elle avait déjà abrité des Béates. Les dernières recensées furent Marie ABRIAL en 1846, Marie QUATREFRAN en 1866 puis Ursule RANC en 1872. Cette maison continua à servir d'école aux enfants du village, parfois clandestinement et c'est ce qui motiva, avec son mauvais état, la création d'une école mixte communale en 1909, époque où le village comptait 101 habitants et 22 enfants. Les Béates étaient des femmes pieuses et dévouées qui, en échange de la nourriture et du logement offerts par les paysans, prodiguaient des soins, un peu d'instruction et apprenaient aux femmes à faire de la dentelle.

Ensuite, elle servit de lieu de réunion et chaque année les habitants s'y retrouvaient pour célébrer au premier étage le Mois de Marie. De nombreux objets pieux la décoraient qui ont aujourd'hui malheureusement disparu. Merci à qui pourrait retrouver la trace de certains.

En 1979, suite à l'obligatoire démolition de la remise communale contiguë, des travaux de réfection du toit et du mur nord furent réalisés, financés en majeure partie par une coupe de bois sectionnaux, un complément de la commune et aussi une subvention versée par les Affaires Culturelles sur l'intervention de Bernard FÉMINIER.

En 1989, grâce à une nouvelle vente de bois sectionnaux, les habitants réalisèrent le bétonnage du sol ainsi que la mise en place d'une porte, de fenêtres et de volets. Une table et deux bancs furent également confectionnés. Depuis plus rien jusqu'en 2012...

... qui abrite Eugénie

Eugénie est une cloche de 160 kg, cadeau de Napoléon III au village en 1854. Son effigie et l'aigle impérial figurent en médaillon sur la cloche

Inscription haute

« Eugénie, donnée par Napoléon III à l'abbé Liabeuf son chapelain pour La Théoule en 1854 reçue par Mr B. LIABEUF, adjoint de la commune de Lafarre. ». L'Impératrice serait venue à La Théoule assister au baptême de sa filleule revêtue pour la cérémonie d'une robe de dentelle blanche et aurait pris son repas chez les parents du chapelain François LIABEUF, paysans du hameau.

Notes :
1°) B. LIABEUF était le frère du chapelain François LIABEUF.
2°) Habituellement, les objets ainsi offerts à des communes ou des paroisses portaient l'inscription usuelle « Don de l'Empereur ». La mention ici beaucoup plus personnelle « donnée par Napoléon III » semble indiquer une sympathie et une faveur toute particulière du souverain pour son chapelain qu'il fit chanoine honoraire du second ordre du chapitre impérial de la basilique St Denis et qu'il décora de la Légion d'honneur le 14 août 1863.

Inscription basse :

« Auguste HILDEBRAND fondeur à Paris. »

Note :
A. HILDEBRAND fut un fondeur célèbre à qui l'on doit entre autres les cloches de la cathédrale St Pierre à Montpellier, celle de la cathédrale de Singapour ou celle de l'Assomption à Louisville dans le Kentucky. De nombreuses réalisations de ce fondeur sont inscrites à l'inventaire général du patrimoine culturel.